C'est une grande dame et belle souveraine Qi traverse la France, irriguant les coteaux, Puis caresse les pieds des manoirs et châteaux Dans le cadre enchanteur de l'unique Touraine.
Car ce jardin fleuri tout au long des saisons Semble garder l'aspect de douceur éternelle ! Le fleuve en est gardien, comme une sentinelle, Un rempart d'autrefois contre les trahisons.
Les rois nous ont laissé leur grandeur, une trace : Chenonceaux a son charme et conte ses amours, Chambord, palais de gloire, apporte ses atours, Amboise et Villandry sont reflets de sa grâce.
Son lit de sable blond habillé de roseaux Accueille le héron, le chevalier, la sterne, Frôlant une gabarre au vent fort de galerne Et tous ces migrateurs dans un ballet d'oiseaux.
A Saumur, elle arrive en province angevine Où la vigne s'étale avec l'or des genèts Et tout ce tuffeau blanc chanté par les sonnets Du Poète amoureux de sa terre divine.
Au fil de l'aventure et ses cheminements D'indolence ou vigueur, mais toujours sans tristesse, La belle suit sa route avec délicatesse, Se rappelant les cris et les déchirements.
Puis sortant de l'Anjou pour gagner l'Atlantique Et terminer sa course au parcours éreintant, Elle abreuve la mer de son flot palpitant Pour emporter au loin mon rêve poétique.