Extrait d'un poème de 166 vers progressifs Sur le plus long fleuve de France "La Loire de sa naissance à son embouchure".
Délicieux bruissement D'un ruisselet qui court, Fille aînée des volcans Débutant son parcours, Liger, tel est son nom, La Loire prend sa source Au Mont Gerbier de Joncs, Et s'élance dans sa course.
Son premier affluent, Apport providentiel, Lui donne dès à présent Une force torrentielle. Elle franchit les saisons En cortège du temps, Frémit, scintille et fond Comme une coulée d'argent.
A l'éveil du printemps, Jonquilles et cardamines S'inclinent en présents Tout au bord des ravines. Ceci n'est que prémice De ces bouquets d'été Jolis trolles, fiers narcisses, Gentianes et centaurées.
Malgré les hivers froids, Les manteaux enneigés, Elle redouble de joie D'une jeunesse retrouvée. Déjà c'est un barrage Qui freine son ardeur, Mais tous ses affluents Lui redonnent vigueur.
Veyradère, Orcival, Et puis surtout le Gage Grossissent, non sans mal, La rivière sauvage. Elle courre comme le vent, De paysages s'enflamme, Très beaux, touchants et jouant Comme un archet sur l'âme.