Un jour, les mots s'enfuient loin de la page blanche, Quand la Muse s'endort sur le lit du désir ! Et l'hiver enneigé provoque une avalanche Qui va prendre la rime et de froid la transir.
Si du printemps, toujours, vient naître la pervenche, Un jour, les mots s'enfuient loin de la page blanche, Oubliant la douceur et la félicité Dans le silence affreux de notre immensité.
On voudrait, de l'oiseau, en partager la branche, Exploser de bonheur au cri de sa chanson... Un jour, les mots s'enfuient loin de la page blanche Et le coeur ne sent plus le merveilleux frisson.
Je vois marcher une ombre en habit du dimanche, Est-ce déjà la fin, le spectre de la mort, Mon navire accostant à son tout dernier port ? Un jour, les mots s'enfuient loin de la page blanche !