Je marche quelquefois les yeux dans mon passé, Pour y chercher encor l'onde pure lointaine Qui jaillissait du coeur d'une vieille fontaine Et s'en allait courant comme un enfant pressé.
Aux rives du progrès, le temps a repoussé Forêts, ruisseaux et champs sous la rudesse hautaine... Les chemins de jadis, d'aventure incertaine Ont perdu tous les pas de l'amour embrassé.
Ô valse des printemps, tu fuis, belle fugueuse ! Les épis de l'été vont à la moissonneuse Et la nuit s'en revient pour cacher le soleil.
Ma vie entraîne au loin dans l'infernale course, Les souvenirs perdus dans un trop long sommeil, Mais devant j'aperçois l'eau vive de la source !