Le Bon Roi René
Par ses surnoms, à sa mémoire,
Que ses sujets lui ont donnés,
Du doux Anjou, il fit l'histoire,
Notre Bon Roi, le Roi René.
A Angers, au bord de la Maine,
Il naquit dans le Castelet.
Et la tendre et douce Typhaine
Le nourrissait de son lait.
En prison, dès son plus jeune âge,
Il étudiait pour son plaisir.
Arts et lettres il devint très sage,
Parlant les langues tout à loisir.
Ecrivant rondeaux et ballades,
De poèmes composait les strophes.
Des coeurs faisant battre la chamade,
Il était le Roi Philosophe.
Duc de l'Anjou, il fut le Roi
Des Aragon, Naples et Sicile
De Jerusalem et sa Croix,
De la Hongrie et bien des Iles.
Par sa naissance et mariage,
Les couronnes tombaient à ses pieds.
Mais pour un homme, quel héritage
Quand tous ne pensent qu'à l'épier.
On le disait le Roi Poète
Passionné de chevalerie,
Il fit donner bien grandes fêtes
Et tournois de cavalerie.
Passionné de nature, d'espace,
Il cultivait jardins et fleurs.
Baugé le voyait à la chasse,
Courant le cerf jusqu'à ses pleurs.
Isabelle, amour de jeunesse,
Mourut à son grand désarroi.
René en pleura sa tristesse,
Car de son coeur il était Roi.
Le temps fit diminuer sa peine
Et à Saumur, sur blanc cheval,
Lui apparut, port de reine,
La merveilleuse Jeanne de Laval.
Lois XI son neveu, Roi de France
Lui prit sa province d'Anjou.
Choisissant exil en Provence,
Il y vécut des moments doux.
Les couronnes perdues en chemin,
N'étaient pour lui que destinée,
A chacun il tendait la main,
Il était le Bon Roi René.
