Le Château de Baugé
Muraille du passé, témoignage des ans,
Tes pierres pour toujours jalonnent la mémoire
Qui resurgit soudain d'un magique grimoire,
Et tu prends par la main ces nouveaux courtisans.
Forteresse d'antan, des siècles de naguère,
Ton vieux mur fut bâti par le Comte Nerra,
Pour résister ensuite au feu qui brûlera
Les désastreux effets d'une si longue guerre.
Le ruisseau se souvient, tout près de Vieil Baugé
Des chevaux galopant, du bruit de la bataille,
Des lames en écho, frappant d'estoc, de taille,
Et baignant dans son sang, l'adversaire égorgé.
Fleuron majestueux d'une fière Province,
Dressé dans un écrin comme un brillant bijou,
Le creux de tes vallons, la douceur de l'Anjou,
Ont charmé bien souvent un Roi, un Duc, un Prince.
Vestige, beau parfum des fleurs du Roi René,
Sur ton berceau, les arts, musique et poésie,
Ont enfanté l'amour, l'esprit, la fantaisie,
Au parcours indécis d'un destin chagriné.
Refuge de Seigneurs au retour de la chasse,
Tes voûtes et plafonds en résonnent encore.
Chandelais endormie entend le son du cor,
Un rêve doucement renaît, défile et passe.
Fenêtres à meneau, escaliers envoûtants,
Vous redonnez la vie, emmenant en voyage
Dans l'ombre du Château, feuilletant une page,
Les enfants du présent vers les portes du temps.