Le coeur de la mémoire
La Vendée a ce nom issu d'une rivière
Qui coule lentement dans cet endroit heureux...
Pourtant, voyez la trace, à la moindre civière,
Du sang versé, jadis, abondant, généreux !
Son emblème a frémi de colère et vaillance,
Lorsqu' un cri de bataille exhortait bleus et blancs...
Des hommes sont tombés au nom d'une croyance,
Pour un fier idéal, tous ont offert leurs flancs !
Ces paysans armés de fourches et de piques,
N'avaient que leur courage animé par l'espoir,
Dans leurs rêves sanglants et les combats épiques,
Combien virent la mort avec l'ombre du soir ?
Fallait-il tant d'erreurs pour déclencher la guerre :
Anéantir la foi, confisquer tout leur grain ?
Quand on regarde, au fond, les siècles de naguère,
Le pouvoir est souvent la source du chagrin.
Ils on semé le blé, récolté l'injustice,
Ils croyaient en l'amour de la France et du Roi !
En voulant, à tout prix, qu'un projet aboutisse,
La liberté se meurt, de faim ou désarroi !
Cathelineau, Bonchamps, Lescure, Henri, Charrette,
Vous resterez toujours dans l'histoire et les coeurs...
Le souvenir galope et jamais ne s'arrête,
Aux yeux de la mémoire, accourez en vainqueurs !
Tout tremble encore ici, sur la terre ou sur l'onde,
Quand la vague et le ciel sont pris de déraison...
Si parfois l'océan rugit en fin du monde,
Cher Pays Vendéen, tu fixes l'horizon !
