Il a figé son coeur, son battement, ses ailes, Sur le ciel étonné, dans l'oubli de la nuit, Le vent passe toujours, puis aussitôt s'enfuit, Comme un voleur pressé, de vives hirondelles.
Sous les yeux caressants des champs tout chargés d'or, La vieille porte usée enferme sa tristesse, La brise doucement vient livrer sa tendresse, Le souvenir revit, les bras se tendent encore.
On ne le verra plus blanchi sous la farine, Ecrasant le beau grain pour séparer le son. Et puis l'enfant joyeux, qui chantait sa chanson, Est parti vivre au loin, laissant sa pèlerine.
Sous le froid de l'hiver, le soleil du printemps, Seul, dans le ciel dressé, debout en oriflamme, Le vieil abandonné n'a pas perdu son âme Qui tourne, tournera sur les ailes du temps.
Mais plus rien ne gémit, pas un cri, nulle plainte, Que le sombre refrain d'un silence de mort! Regardez près du mur, c'est le meunier qui dort Au pied de son moulin, dans la dernière étreinte!