Le printemps des poètes
Elle renaît, troublante, au souffle de la vie,
Au cycle des saisons, en ronde d'univers,
Danseuse sur ses pieds, ses rimes et ses vers,
Elle enchante mon coeur, la tendre poésie !
Chevalier de la plume errant au manuscrit,
L'infatigable émoi reprend toujours sa course.
C'est un flot éternel d'une lointaine source
Qui rejaillit encor pour rafraîchir l'esprit.
La neige de l'hiver, le ciel gris de l'automne,
Un éclatant printemps, l'azur d'un jour d'été,
La lune, chaque étoile, un peu d'infinité,
Une Muse s'avance et mon âme frissonne !
Un enfant me sourit, courant vers un ballon,
Une mésange fuit, un frais ruisseau serpente,
Et jaillit l'étincelle à ma feuille, éclatante,
Comme un cri dans les bois, l'or au creux d'un vallon.
Les amours, les chagrins, la peur, la foi, le doute,
La naissance et la mort, notre étrange destin,
Frôlent l'éternité d'un soir ou d'un matin...
J'y pense et puis demain, je poursuivrai ma route.
Le chant du monde entier par l'homme désuni,
La guerre ou bien la paix, le bruit ou le silence,
Sont un bateau qui va, sur l'océan immense,
Porté par une vague au bord de l'infini.
Au fil du temps qui passe ont couru les poèmes,
Message clair des jours, longue chaîne sans fin,
Les caresses d'un ange, ou mieux d'un séraphin,
Aux siècles d'avenir, auréoles suprêmes !
Comme un vrai chant de joie, aria de Mozart,
Le poème classique, en parfait équilibre,
A laissé belle place au vers moderne et libre,
Résonnant en écho de sa musique, un art !
Revenant apporter, dans se habits de fêtes,
Tous les cadeaux de l'an, les parfums, les couleurs,
Les bourgeons éveillés, tendres bouquets de fleurs,
Il fait jaillir l'amour, le Printemps des Poètes !