Chaque puits que l'on creuse Est un tombeau comblé, Une aube vigoureuse Qui fait lever le blé.
C'est le cri pathétique Que tout le monde entend De l'enfant squelettique Dans les bras que l'on tend, Et l'immense cohorte De ces abandonnés Frappant à notre porte, Les yeux hallucinés.
C'est un fusil qu'on brise, Une arme qu'on détruit, Le souffle d'une brise Sans la fureur du bruit. Pour que notre nature Sauve des morts-vivants, Donnons la nourriture Aux appels émouvants !
C'est le sein d'une mère Soudain gonflé de lait, Sans la pilule amère, Des mots dans un couplet : Des rayons d'espérance Font lever chaque jour... Aux champs d'indifférence Faisons germer l'amour !
Chaque puits que l'on creuse Dans le désert sans fin, C'est la main généreuse Qui calmera la faim.