Trop près, sur le vieux mur de ma vieille maison, J'ai planté ce palmier venant d'une autre terre, Pays où le soleil montre un chaud caractère Et ses rayons du soir brûlent tout l'horizon.
Il a grandi pourtant -la loi de la nature- Et sa tête a passé la gouttière et le toit Pour regarder le ciel, un peu moins à l'étroit, Et vivre d'un bel arbre, une folle aventure.
Sa qualité première est de n'être caduc Et de garder l'hiver un manteau d'espérance Que cherchent les oiseaux dans le froid, la souffrance... Aujourd'hui, c'est l'abri d'un merveilleux grand-duc !
Ce rapace imposant de port et d'envergure, Aux temps d'obscurité, de croyance et dédain, Se clouait sur la porte en un geste anodin, Une image, un signal de bien mauvais augure !
Il était, autre fois, chez les romains et grecs, Emblème généreux de respect et sagesse, Mais dans ce Moyen-Age de douleur et faiblesse, Tout était bon alors pour fermer tous les becs.
Animal protégé par l'homme taciturne Qui dort lorsque lui vole à l'ombre de la nuit Et surveille le temps qui passe et puis s'enfuit... Il le regard clair du protecteur nocturne !