Nous courions dans les champs, de l'aube au crépuscule, Sous un ardent soleil, ses généreux rayons, Aux caresses du vent, dans l'or pur des sillons De la jeunesse errante où le coeur gesticule.
De la neige d'hiver à l'âpre canicule, Des silences frileux aux étés des grillons, Le cartable a perdu les cahiers, les crayons, Gardant le souvenir qui renaît et bouscule.
Entendez-vous encor tous les bruits de ces cours, La balle au prisonnier, les sinueux parcours Du jeu de la marelle, une chanson rieuse ?
Une chute, des pleurs, un chagrin consolé, S'enfuient les jours, hélas ! de l'enfance joyeuse... Souvent, je le revois ce beau temps envolé !