Le temps s'est arrêté le long de la muraille Qui se tient fièrement debout avec ses tours, Invisible au passant malgré sa haute taille A l'abri des regards, de l'usure des jours.
En compagnon du vent, au long d'un millénaire, Côtoyant des soldats, des Seigneurs et des Rois, Se souvient-il, jadis, de terreur sanguinaire Avant que tout se tisse au grand métier des lois ?
Dans un écrin secret de bois et de verdure, Il a guetté la mort sans reposer son coeur Pour montrer, aujourd'hui, des coups, une blessure, Mais sortir de l'histoire en chevalier vainqueur !
Au vieux château guerrier, chaque pierre a son âme Que l'on entend vibrer dans un même unisson, L'âtre du souvenir où s'allume la flamme Quand vient frôler le soir l'ombre d'un échanson.
Après ce long silence et tant de solitude, La vieille forteresse a trouvé son amant Qui ne voit pas son âge et sa décrépitude... La comble de bonheur, d'amour, éperdument !
Elégante, à deux pas, s'élève une demeure Comme un nouvel enfant, héritier du passé, Pour montrer que survit et de la terre affleure Une vive racine au sol de Parpacé !