Tout d'abord, il s'éveille et révise ses gammes, Et prends dans la charmille un fragile instrument... Sanglots d'un violon s'accordant sur les âmes, La symphonie atteint le coeur du firmament.
C'est un léger murmure sortant de sa poitrine, Une voix qui s'élève et vient donner le "la", Puis le ton s'affermit d'une force chagrine, Comme un grand baryton chantant à capella.
Il pénètre en tous lieux, par les volets, les portes, Et fait rompre le chêne ou plier les roseaux ; Dans son élan brutal et ses colères fortes, Tout s'en va, balayé... les maisons, les oiseaux.
Pourtant, il est caresse aux beaux cheveux des filles, Un peu coquin, parfois, quand il dévoile un sein Ou les troublants dessous de la taille aux chevilles, Offrant pour le regard un merveilleux dessin.
Vers tous les continents où traîne la misère, Il emporte à son aile un air de liberté... Du poète, à l'affut, la plume messagère Et ses vrais chants d'amour, d'espoir et de fierté.
Mais pour l'azur du ciel, il pousse les nuages, Et dépose sa brise au doux baiser d'adieu ! E traversant les jours, les saisons et les âges, Cet éternel témoin,...c'est le souffle de Dieu.