Quand le souffle nouveau qui flotte sur le monde Vient emporter ma plume offerte au moindre vent, Il me semble parfois que tout devient mouvant, Des piliers de la terre à la vague de l'onde.
Tout se brise et jaillit en gerbes de malheurs Et le ciel fait gronder sa colère et le fleuve, Noyant de désespoir l'être et la maison neuve, Alors que la nature allait sortir ses fleurs.
L'ouragan disparu, c'est le canon qui tonne Pour apporter son lot de misère et de mort ! De l'homme ou ses démons, qui sera le plus fort ? Mais la mer, à son tour, devient grosse et gloutonne.
Pourtant, de l'immortalité tout semble se nourrir, Tout chante l'existence et gazouille ou roucoule, La source et le ruisseau, chacun serpente et coule Croyant qu'un autre jour ne peut jamais mourir.
Chaque atome de vie allume une étincelle Pour embraser un feu dans un coeur adoré Et célébrer l'amour, par le temps dévoré, Dans un flot invisible où le plaisir ruisselle.
Je sais bien que du ciel notre sort est captif... Le berceau nous voit nu, le tombeau c'est le le gouffre De ce parcours terrestre où l'on aime et l'on souffre, Mais si l'on croît en Dieu, rien n'est définitif !
Je veux laisser après la lumière et la flamme, Ce petit feu-follet qui vient le soir et luit, Les rayons de l'étoile illuminant la nuit Le magique miroir des reflets de mon âme !