J'ai coloré de mots le tableau de ma vie En laissant mon enfance aux tons du noir et blanc... Et vois tous les témoins qui balisent le flanc, Regardant au sommet cette pente gravie.
J'ai voulu du soleil dans toute ma maison Et n'ai peint que du bleu sur le fond d'existence, Une flamme, en mon coeur, a brûlé, claire, intense, Lorsque parfois le grège a gagné ma raison.
Je n'ai jamais aimé les nuances du sombre, Ne goûtant dans l'obscur que les jeux de la nuit Et le ciel étoilé lorsque la lune luit, Eclairant le bonheur toujours vivant dans l'ombre.
J'ai courtisé la rose et senti son parfum A l'aube ensorcelante où jamais rien ne bouge, La rosée à la perle allant du jaune au rouge, Larme de la douceur d'un ange séraphin.
J'ai habillé de vert le jardin d'espérance, La pensée a vécu tout près de la beauté ! J'ai parsemé les fleurs de créativité Pour en faire un bouquet de joie et d'attirance.
J'ai mis de la lumière à tous mes sentiments, Saisissant un rayon ou la moindre étincelle Pour poser leurs éclats à l'ardeur qui ruisselle Et ne jamais me perdre en des égarements.
Si l'horizon se teinte aux reflets de l'automne, L'aquarelle n'a plus qu'un détail à saisir : C'est de fixer le rêve et l'éternel désir Pour que durant l'hiver, l'amour se pelotonne.