Ils viennent de partout, sur la mer, par la route, Et leur passé se perd sur le bord des chemins ! Ces errants de l'exil cherchent un lendemain, En traînant avec eux la misère ou le doute.
Les marchands de bonheur promettent des châteaux, Au bout de l'océan, des vagues et tempêtes... Le coeur au bord du vide et la mine défaite, Voguent des sans-papiers, serrés sur un bateau !
L'injustice et la guerre ont un parfum de haine Qui fait fuir son pays pour d'autres horizons : L'un échappe au tombeau de l'infâme prison, L'autre craint la torture ou l'entrave des chaînes !
Un mur tombe et le vent porte la liberté Au-dessus des sanglots, des sombres dictatures... L'ombre voit la lumière au miroir d'aventure, Loin de la sècheresse et la brutalité !
Qui ne veut amasser le pouvoir, la fortune, Au mépris de l'amour, du respect et des lois ? L'homme tient dans ses mains l'extrémisme et la foi, Regarde l'univers en conquérant de lune.
Autrefois, le grand rêve avait l'éclat de l'or, La couleur de l'azur peinte sur l'existence, Le futur, dans l'espoir, puisait sa subsistance, Les désirs les plus fous se changeaient en trésors.
L'Occident, aujourd'hui, terre des héritages, Fait briller le soleil dans son berceau d'accueil... Pour sauver un enfant de la nuit du cercueil, Chacun doit consentir à l'effort du partage !