Plus que jamais les loups dévorent les moutons ! Esope et La Fontaine ont su nous faire entendre Qu'on cherche à rebâtir ce que nous démontons Et que l'homme, avant tout, veut posséder et prendre.
Un trafiquant des mers, aujourd'hui, s'enrichit Quand avec le malheur la liberté fléchit... Il vend l'espoir, la mort enrobés d'un mirage Et fait payer très cher le périlleux voyage ! En laissant à la vague un trajet ou le port, Un lendemain errant, l'étincelle du sort, Il profite à foison de la misère humaine, Amasse des profits que la détresse amène. Qu'importe le bateau, la barque ou bien l'esquif, Le problème n'est pas la houle ou le récif... Lorsqu'on fuit la terreur, la dictature, un Prince, La voile se déchire ou la charpente grince ! Si la tempête gronde et chavire le coeur, Soit le destin s'arrête ou l'espoir sort vainqueur, La haine et le pouvoir font croître la fortune... L'existence est un jeu, l'échiquier de Neptune !
Le ciel a sa justice et sait guider le vent Et le bien mal acquis ne profite souvent !
Quand s'éteint sur la grève Le regard d'un enfant S'allume un autre rêve D'éclat ébouriffant !
La bombe peut frapper nécessiteux ou riche, Nul ne sait à l'avance où le futur se niche... Notre monde toujours s'est peuplé de migrants Et du flot des petits émergent les plus grands !