Qui sont tous ces oiseaux migrateurs sur la Loire, S'arrêtant un moment pour trouver le repos... Portent-ils en secret les rayons de la gloire Du monde entier uni, ces fiers porte-drapeaux ?
Le Fleuve souverain accueille sur sa rive Des oiseaux noirs et blancs ou de toutes couleurs, Comme tous ces humains filant à la dérive, Et cherchant un soleil pour sécher leurs malheurs.
Dans le berceau des jours, au sable de la grève, Rassemblés en tribus pour la danse des flots, Les oiseaux dans leur vol, élégant et sans trêve, Ne connaîtront jamais de l'homme ses sanglots.
Ils arrivent nombreux, dans le bruit, le tapage, Pour crier dans le vent leur chant de liberté ! S'envoler vers l'espoir pour tourner une page, Eux aussi, les oiseaux, se dressent de fierté !
Tous les oiseaux s'en vont, un courant les emmène Par les océans chauds et vers d'autres saisons, Qui porteront un jour une marée humaine, Victime du progrès, d'amertume et poisons.
Je regarde la Loire, un havre de silence, Ce tableau de nature, éternel et touchant... Avec tous les oiseaux, quand mon âme s'élance, Ma colère s'apaise au baiser du couchant !