Les petits métiers d'antan...
Se posant quelque temps aux places du marché,
Ils couraient les sentiers, ils battaient la campagne...
Le ciel était leur toit, la lune leur compagne,
Et nul n'était jamais brillant endimanché !
Faisant tourner la roue de la bonne aventure,
Un rémouleur criait :"lames, ciseaux, couteaux" !
Les chalands, dans le froid, tiraient de leurs manteaux
Une pièce de rien, juste sa nourriture.
On entendait parfois chez l'arracheur de dents
Hurler une douleur ou monter une plainte,
Mais les petites gens, malgré la peur, la crainte,
Venaient pour quelque sous vaincre leurs maux ardents !
Un crieur dans la rue annonçait les nouvelles,
Sous son bras un paquet, les tout derniers journaux :
"Un homme a mis sa femme au feu dans les fourneaux,
La cendre a fait voler les amours infidèles"!
"Chauds, chauds, chauds, les marrons", répétait le marchand,
Pour les passants gelés par l'hiver et sa bise...
Lorsque midi sonnait au clocher de l'église,
La main de Dieu courait sur le tableau touchant.
"Qui veut de mon bonheur, bouquet de violette ?"
La petite vendeuse aurait vendu son coeur !
Pour deux ou quatre sous, montrait son air vainqueur
Quand chacun à son tour venait conter fleurette.
Sur le coin d'une rue, au plus bas du pavé,
L'orgue de barbarie entonnait sa rengaine...
La ronde des badauds attendait la prochaine,
Le souvenir lointain reste à jamais gravé.
Où sont tous ces métiers, ces vieux conteurs d'histoires ?
Regardons leurs photos pour mieux les retenir !
Et le temps qui poursuit son chemin d'avenir,
Allume un réverbère au fond de nos mémoires !
