Ils aiment, dans leur rêve, éperonner le vent, Prendre à témoins les dieux, une gothique flèche, Chercher leur avenir dans ce monde mouvant En marchant à tâtons quand la terre s'assèche.
Ils lancent vers le ciel un poème en baiser Pour percer le nuage où se forment les larmes, Font lever l'astre d'or pour peindre et iriser En laissant à la nuit ses regrets et ses charmes.
Fuyant avec Caïn, mourant avec le loup, Leurs mains ne tiennent plus le destin ni le sable, La tristesse en leur âme embrume un présent flou Et l'horizon obscur s'éloigne, insaisissable.
L'existence a l'aspect d'un infini désert Ne cessant de tanguer au gré des caravanes ! Si leur ego parfois veut se montrer disert, Leur voix se perd alors aux immenses savanes.
Mais ils n'oublient jamais que l'amour est divin, Et, assis près d'un lac avec leur espérance, Observent au miroir, la iîme ou le ravin, D'où jaillissent toujours la joie et la souffrance.
Un soir, t'en souvient-il ? Tu me pris par le coeur Pour admirer la lune ôtant secrets et voiles... Goûtant note élixir, une fine liqueur, Nous fîmes notre lit dans le champ des étoiles !
Tout passe avec le temps, le génie et les vers, Les rimes et les mots, tous les élans mystiques... Laisse-t-on une trace au livre d'univers ? Je suis de la tribu des derniers romantiques !