Les vieilles dames Dignes, avec leur solitude, Sont assises sur le bord du temps. Elles grignotent les secondes et boivent à petites gorgées Les souvenirs dans des tasses fêlées.
Les vieilles dames Aux chapeaux fleuris, C'est un bouquet qu'elles promènent Pour attirer les papillons et les abeilles de leurs printemps, Saisons fanées parmi les rides.
Les vieilles dames Ne pleurent plus, Les larmes ont tari la source ! Les yeux tout secs de tristesse, des rires grêles et le coeur gros, Tombe la pluie sur leur visage.
Les vieilles dames Aux cheveux d'argent, A petits pas, à voix tremblante, Passent sans bruit, discrètement et ne veulent pas déranger Le temps pressé qui les emmène.
Les vieilles dames S'en vont un jour, Comme la feuille avec le vent, A la main des pétales d'azur pour offrir au dernier bonheur Qui trotte en rêve à leur côté.