Lorsque je partirai sur le souffle du vent, Resteront, sur mes pas, l'attachement du lierre, Le souvenir ému de l'enfance écolière Et l'éclat infini de ton amour vivant !
Je n'ai que des clichés pour aider ma mémoire A tourner en silence autour de l'inconnu... Si l'espace est profond et l'homme un fil ténu, Toute âme vit encore au céleste grimoire.
Le vent dit sa musique aux flûtes des roseaux, Comme un fleuve berceur aux berges de la vie ! Je veux garder, du temps, l'espérance et l'envie, Le parfum d'une rose et l'hymne des oiseaux.
A quoi peut-il servir ce cri qui m'accompagne, Si ce n'est pour chanter le plus secret espoir, Et chercher vers le ciel, au silence du soir, Cet appel lumineux d'un pays de cocagne ?
Mes mots sont des soleils qui naissent au matin Pour briller chaque jour, repeindre la nature, Et conduire au sommet de la belle aventure Où me guide l'étoile ardente du destin.
Demain viendra, je sais, la nuit du chrysanthème, Quand se blottit la mort au fond du noir tombeau... Mais si tu tiens mon coeur, cet éternel flambeau, Ecoute cette voix qui te dira : "je t'aime" !