Quand quelquefois je pense à ma première vie, En ces temps éloignés de doute et de hasard Où l'homme était le maître et la femme asservie, La mort fauchait les dieux, Alexandre et César.
Je revois deux mille ans et la pente gravie, Quand quelquefois je pense à ma première vie, Dans un monde cruel qui n'avait pas de lois... Où Vercingétorix régnait sur les Gaulois.
Mais rien ne peut freiner le pouvoir et l'envie ! Les Grecs ont perdu pied au profit des Romains, Quand quelquefois je pense à ma première vie, Hier comme à présent sur les mêmes chemins.
Car l'existence, hélas ! n'est jamais assouvie, La mémoire de l'âme habite un autre corps Dans l'air d'éternité sur d'infinis accords... Quand quelquefois je pense à ma première vie !