Qu'as-tu fait de mes vers, des mes rimes jaunies ? Brûlés en feu de joie avec mes vieux cahiers ! Tu dis qu'ils chantaient faux, sans aucune harmonie... Et demain tu t'en vas, je ne veux pas crie.
Qu'as-tu fait de mes mots où se mouraient mes lignes ? Pour masquer notre échec, une lézarde au mur... Collés avec aigreur, te riant de mes signes, Sous ce gris papier peint, de cela j'en suis sûr !
Qu'as-tu fait de ma lettre écrite à l'encre pâle ? Je l'avais rédigée sur un très beau papier... Sans regrets, ni remords, pour ta table bancale, Tu l'as pliée en quatre et mis dessous un pied.
Qu'as-tu fait du poème où je te peignais " belle", En parlant de tes yeux, de leurs rayons d'amour ? J'ai trouvé les morceaux dans l'ignoble poubelle, Salis, éparpillés, déchirés pour toujours !
Qu'as-tu fait de mon coeur qui gémit, pleure et saigne ? Je croyais que nous deux, c'était l'éternité ! Mais je ne voudrais pas que les autres me plaignent, Tu pars...et je m'en vais goûter la liberté !
En recherchant hier, dans mon fouillis de feuilles, Il restait, oublié, bien seul...un pauvre écrit. Tiens-donc ! Il te parlait de la fleur que l'on cueille : Le calice et la queue, hélas ! tout se flétrit...