Vos
poèmes

Poésie Française : 1 er site français de poésie

Vos<br>poemes
Offrir
ce poème

Dominique SIMONET

Mon Père

Mon Père, pas un héros, mais un regard si doux
Tourné vers sa famille et l'aimant plus que tout.
Les souvenirs émus jaillisent de l'enfance,
De ce petit village de la belle Ile de France.

Débutant à douze ans,d'un notaire saute-ruisseau,
L'école de la vie fut son unique cadeau.
D'un amour de jeunesse, cruellement privé,
Passèrent bien des années avant que d'oublier.

Mobilisé deux fois, traversant les deux guerres,
Vécut cette sombre époque comme années de misère.
Ses enfants sont venus, apportant la chaleur
Au sein de son foyer, apaisant les horreurs.

En mode de son temps, portant béret, moustache,
Il travaillait sans cesse, se tuant à la tâche.
Son coeur plein de bonté, mais jamais trop disert,
Allait vers sa passion, sa confidente, la terre.

Les vacances pour lui, coulaient à la maison,
Dans notre esprit d'enfant, nous nous faisions raison.
Pourtant une fois l'an,nous allions à la mer,
Passer deux ou trois jours afin de changer d'air.

Chaque jour à l'aurore, il voyait se poser
Les rayons du soleil et la tendre rosée.
Les heures matinales à sa terre consacrées
Lui donnaient le bonheur jusqu'à le respirer.

De mon Père j'apprenais, à semer quand il faut,
A rêver de l'Espagne et bâtir des châteaux.
Construire une maison était pour lui un jeu,
Tout me paraissait simple, tout lui semblait si peu.

Profondément croyant, et pratiquant en plus,
Il ôtait son béret quand sonnait l'Angelus.
Son immense bonté, sa tendresse paternelle,
Faisaient croire à la vie qu'il disait éternelle.

Pourtant un jour son coeur, il était tellement grand,
Ne put le soutenir, sur un lit le clouant.
Attendant les beaux jours, en pensant les atteindre,
Il a porté sa croix, et toujours sans se plaindre.

A l'automne venue... Ô nuit de désespoir !
Son âme s'en est allée, je ne pouvais y croire.
Et dans mes bras blotti, son dernier rendez-vous,
Doucement il m'a souri, me soufflant "aimez-vous".

Les années ont coulé, tout près de cinquante ans,
Mais rien n'est effacé, malgré les rides du temps.
Si tu me vois là-haut, j'en suis sûr tu es fier,
J'ai réussi ma vie, c'est grâce à toi, mon Père...