Pain blanc, pain noir !
Dans le pétrin, la France est dedans jusqu'au cou
Et du pain trop rassis, on en mange beaucoup !
Jamais, du pain perdu, nul n'en retrouve trace,
Roulé dans la farine où se fait la fougasse...
Pour goûter à plaisir notre pain quotidien
Bien du pain sur la planche attend le citoyen !
Et pour casser la croûte ou déguster la mie,
Il nous faut de la paix, pas la fièvre ennemie,
Ni racisme infernal, jamais de ce pain-là !
Lavash ou chapati, bôrek ou tortilla,
Partageons tous les pains comme on faisait naguère
Et que jamais le pain ne nourrisse la guerre.
C'est vrai, face au couteau, le pain n'a pas raison,
On le coupe, on le tranche, il s'aigrit en prison !
Que l'on soit miséreux, bien à l'aise ou trop riche,
Chacun mange son pain, noir ou bis, une miche...
En carafe le vin, dans la cruche de l'eau,
Quand l'un gagne son pain, l'autre perd son boulot !
Mais il faut bien pétrir pour faire un pain de maître,
Se lever bon matin, ne jamais rien omettre...
Le pain reste sacré : sésame, épeautre ou blanc,
Il et source de vie en ce monde tremblant !
"S'il n'y a plus de pain, mangez de la brioche "
Rappelez-vous la reine et sa pauvre caboche !
Pleurons la capucine, y'a plus de pain chez nous,
Allons chez la voisine, elle a toujours des sous,
Du brot et des bretzels, les pains de l'abondance,
Acquis dans la rigueur au fournil de croissance !
Quand la France cigale accourt chez la fourmi
La mie de son copain devient pain de l'ami !