Chaque matin fait naître un sujet pour mes vers, Des rimes pour pleurer et puis d'autres pour rire... Les mots tombent en neige, errants de l'univers, Dans une farandole, au seul plaisir d'écrire !
Je ne suis que le scribe au gré de leur approche, Un esquif naviguant sur la mer de leurs flots... Quand la note invisible, à mon âme, s'accroche, Sa divine musique attire les sanglots.
Ils m'inspirent des tons qui vont peindre ma page En touches d'arc-en-ciel ou clair-obscur du soir, Dans le brasier du coeur, quand le feu se propage A ce banc d'horizon où je vais pour m'asseoir.
Ils acclament pour moi, l'éclat de la nature, Le lever du soleil, la naissance du jour, Sur le chant d'un oiseau que mon esprit capture Pour le transcrire, à l'encre, au parchemin d'amour.
Ils posent, en secret, l'espérance et le rêve, Un généreux regard lançant des reflets d'or ! Je partage un chagrin, la souffrance, sans trêve, Et pleure sur le monde au pied d'un mirador.
Lorsque le temps bien sombre a besoin d'une flamme Pour éclairer l'espace où se perd mon vaisseau, Je recherche les yeux du miroir de ma femme Et retrouve l'étoile en son tendre berceau.
Car j'aime tant la vie et tout instant m'étonne ! Après un hiver long, revient toujours l'été... La rose du printemps, qui renaît à l'automne, Offre à mon existence un air d'éternité !