Comme un peintre penché sur ses meilleurs toiles, Je relis, en secret, mes textes les plus beaux, Ils éclairent ma vie autant que des flambeaux Et font briller mes yeux sur un grand champ d'étoiles.
Dans ma tête, en silence, ils chantent mon bonheur En des mots d'espérance aux rayons de lumière, Papillons s'enivrant sur la rose trémière Dans le décor divin du grand enlumineur.
Au détour des sentiers d'un jour de rêverie Je parlais du destin, des cadeaux de sa part, Du poète à sa Muse et ce chant du départ De toute mine d'or et sa veine tarie.
De ces tremblements fous de la terre et du ciel, Lorsque grondaient l'orage et les vents de tempête, J'entends encor l'écho qui, sans fin, me répète Que notre monde engendre : attrait, douceur et fiel !
En me parlant à moi, bien sûr, de mon histoire, J'y retrace une enfance, un chemin, mon parcours, Une guerre inutile et les vives amours... Chacun de nos jalons marquant son territoire.
Que j'aime à retrouver leurs instants fugitifs Dans l'effluve de rose, un parfum de lavande ! Mon âme vole et danse en valse ou sarabande, Puis s'assied sur le banc des rêves émotifs.
Quand je m'évaderai vers les très hauts alpages Tout près du grand soleil, refuge des humains, Mon ultime désir est d'avoir, dans mes mains, L'existence entrevue à mes plus belles pages !