Dieu que la mer est belle avec ses blancs moutons ! Fantastique et sublime en ses roulis d'écume Lorsque dans le silence, assis nous l'écoutons, Et que l'astre du jour lentement se consume.
Mais parfois sa colère emporte les bateaux, la tempête rugit et le vent se déchaîne Pour creuser un abîme en mouvements brutaux D'où jaillissent la peur, le courroux et la haine.
Car elle est sauvageonne en ce monde indompté Et peut saccager tout : une maison, un arbre, Un enfant et sa mère, un pan d'humanité, Inonder la planète et fracasser le marbre.
Rien ne l'arrête alors, ni larmes, ni sanglots, Il lui faut jusqu'au bout dévaster le rivage, Démontrer sa puissance et la force des flots Pour laisser son empreinte au milieu du ravage.
Puis soudain tout se calme au miroir du soleil, La fureur et le bruit dans les odes funèbres... Quand l'amour se repeint aux couleurs du sommeil Tout l'espoir resurgit du profond des ténèbres.
Tandis que l'ombre avance en des cieux découverts Et que l'astre du jour vient calmer la tempête, La plage a disparu sous les goémons verts... Dieu que la mer est belle au regard du poète !