Puisque passe la vie à l'horloge du temps, Avec tous ses plaisirs, ses moments de détresse, On doit en agripper l'ardeur et la tendresse Pour nous faire oublier les douloureux instants.
Penché sur le berceau, le regard d'une mère Illumine et console en séchant tous les pleurs, Comme fait le soleil sur les larmes des fleurs... Car le coeur et la rose ont un sort éphémère !
Chaque saison défile et dévoile un chemin De l'espace inconnu sans la moindre défense, Où trébuchent les pas de la petite enfance Avec pour seul recours la chaleur d'une main.
Lorsque l'enfant grandit, miracle de nature ! Il découvre un trésor aux multiples filons, Les arts ou la musique apposent leurs jalons Et préparent en secret une grande aventure.
Si l'exemple d'un père offre un brillant flambeau Qui montre le trajet, la ligne conductrice, La mère a ce pouvoir d'être la protectrice Soulageant le mal-être ou le moindre bobo.
Ainsi filent les jours d'un merveilleux voyage Au vent de l'existence où chacun fait relais, Un fleuve se nourrit de tous les ruisselets Avant de se jeter dans l'océan de l'âge.
Gardons-nous ce bonheur de porter, de tenir Les saisons et les ans et de les voir renaître... Quand un trait lumineux s'invite à la fenêtre, C'est un rayon d'amour, l'âme du souvenir.