Tout près du lac, souvent, je viens pour méditer, Regarder l'horizon que fixait Lamartine... Le temps passe et s'enfuit, le souvenir s'obstine Et ramène les mots que j'entends palpiter.
Ils abordent mon coeur comme un autre rivage, Jaillissent d'une source ou du creux d'un vallon Pour poser une trace aux chemins, un jalon... Etancher mon esprit d'un savoureux breuvage.
L'onde agite un reflet où défile le jour Sur l'immense tableau du monde du silence... Lorsque descend le soir et le rêve s'élance, Qui n'a le seul désir d'un éternel séjour ?
Bien loin, gronde la mer, sa vague déferlante, Un cor souffle le râle au fond des bois épais ! Ici, tout est repos, un paradis de paix, La caresse du vent, berceuse consolante.
Quelle est cette lumière aveuglant tous les yeux, Quand les feux du soleil vont s'habiller de sombre ? La nuit revient sans cesse avec son manteau d'ombre, Chaque étoile est une âme illuminant les cieux.
Si parfois le poète, au bord de l'espérance, Cherche un ultime asile ou son tout dernier port, La volonté de vivre éloigne un cri de mort, La clarté du matin offre une fulgurance.
Car le rayon divin du Grand Enlumineur Dans le miroir de l'eau fait danser la nature... L'amour s'éveille encore à la belle aventure, Un voix parle à l'homme et guide son bonheur !