A remonter le temps dans un éclat de rire, On redevient l'enfant, celui-là que l'on fut Qui se retrouve en pleurs, la bêtise à l'affût Et les yeux d'une mère à la crainte du pire.
De l'époque où l'on marche au devant du destin, On retient un visage, une voix et le pas De celle qui courait préparer les repas Pour une maisonnée attendant son festin.
De ces instants trop courts, à peine on se rappelle Que deux mains se tendaient pour vous serrer très fort Et offrir un pardon, des mots de réconfort Qui se perdaient dans l'eau, dans le sable à la pelle !
Le souvenir s'éloigne avec tous les regards Que l'on ne voyait plus dans cette adolescence ! Les regrets éternels, l'infini de l'absence, Nous laissent seuls, perdus, démunis et hagards !
En suivant les sentiers et sillons de lumière, On cherche encore un peu la trace et son parfum Qu'on sentait au réveil d'un long baiser sans fin... Mais un petit ruisseau s'en va vers la rivière !
Puis, sur le fil des jours, l'adulte fait son nid De tendresse de l'âme et douceur de la plume, Pour qu'à son tour venu une lampe s'allume Sur le berceau d'amour que le ciel a garni.
Ainsi pousse l'espoir dans les champs où l'on sème Et naissent les matins sur un nouveau soleil ! Quand s'envole le rêve au tout dernier sommeil, On veut laisser l'étoile et le bonheur suprême !