Lorsque le soir descend, brillent les sémaphores, Ces ultimes lueurs protégeant les marins ! Le vent frôle l'écume et pose aux tamarins L'âme des naufragés renaissant des amphores.
Un goéland s'envole en narguant le soleil, Le suit à l'horizon dans sa course lointaine, Comme un frêle témoin d'aventure incertaine De la nature et l'homme aux portes du sommeil.
Dans l'invincible flot que le sable refoule, La lune danse et joue à l'immense reflet, En offrant à la terre, un feston, un ourlet... Puis sa douce langueur fait soupirer la houle.
Sur la plage où la brise emporte les mots doux Et les aveux émus d'amoureux de tous âges, Quand chaque vague étale émaux et coquillages, Revient le souvenir du tendre rendez-vous !
Chacun voit son futur dans l'éclat d'une étoile, La tempête et ses creux pour un fragile esquif, Un flux insoutenable, un courant intensif, Et le souffle éternel sur la coque et la voile.
Si le temps, ce bateau, porte un jour plus amer Pour un coeur triste et lourd faisant éclater l'onde, Le matin renaîtra avec l'espoir du monde, A l'horizon du rêve et de chant de la mer !