Peut-on se plaindre un jour d'avoir connu la vie, L'enfance aventureuse en sa belle saison, Cette jeunesse acquise à l'or de la toison Et le bonheur à deux qu'un monde nous envie ?
De l'existence heureuse et sans fin poursuivie, Par une mer tranquille -avec ma cargaison-, J'attends, calme, serein, mon dernier horizon Sur la vague d'amour de mon âme assouvie.
Je ne peux oublier tout ce que j'ai vécu : Plaisirs, chagrins, souffrance ou ce désert vaincu... La mémoire devient glaneuse du bel âge.
Au creux des souvenirs, rien ne s'est effacé ! Malgré le vent mauvais, la force de l'orage, Il reste quelques fleurs dans les champs du passé.