Si tu voulais reprendre un crayon ou la plume, L'amour, comme un soleil, renaîtrait dans ton coeur... Tu les retrouverais ces frissons dans l'écume De ces jours oubliés dont tu sortais vainqueur.
Si tu laissais l'esprit conquérir le poète, Acceptant le symbole, au fond, comme un vrai jeu, Du marin revenu du creux d'une tempête Qui renaît à la vie et vagabonde un peu !
Si tu rêvais ce soir pour inventer la note Inconnue à ce jour de tout compositeur, Tu verrais le ciel clair où l'étoile clignote Pour montrer le chemin calme et consolateur.
Si tu faisais glisser doucement sur ta feuille Tes doigts raidis du froid, du silence des mots, Ils sèmeraient des fleurs qu'un beau matin l'on cueille Et qui chassent l'ennui, les chagrins et les maux.
Si tu voyais le monde avec ce qu'il amène : La peur du fanatisme et ce désert mouvant, La nature en colère, un nouveau phénomène... Ton âme s'ouvrirait au spectacle émouvant !
Et si tu te moquais qu'on te juge ou t'encense Lorsque tout est frivole et rien ne semble mieux, Quand simplement écrire embellit l'existence, Tu comprendrais alors comment vivre très vieux !