Chaque jour que Dieu fait, quand la mer se retire En laissant sur le sable un souvenir mouvant, Et dépose l'écume en ses cordes de lyre, Mon esprit va danser sur les harpes du vent.
Telle une main d'aveugle , elle aborde la plage Et découvre un clavier où tâtonnent ses doigts, Pour caresser la terre ou laisser un message Au berceau de l'espoir dans le son d'un hautbois.
Le soir, l'écho marin d'un accord de guitare, Vers le regard troublant de la sublime nuit, S'ajoute à la clarté du chant pur des cithares Et va guider mon âme à l'étoile qui luit.
Parfois, claque la vague en un bruit de cymbales, Aussitôt on entend la rumeur des tambours... Et j'écoute mon coeur, dont le rythme s'emballe Dans le sombre horizon cachant un nouveau jour.
Puis le petit matin vient éclairer la grève De notes de douceur, sanglots des violons ! L'océan voit le ciel quand le soleil se lève Et vient unir sa voix au céleste orphéon.
Tous les ballets d'oiseaux, en superbe harmonie, Accompagnent l'orchestre et mon rêve écrivain, Pour composer ensemble amour et symphonie, Que murmurent les flots en leurs élan divins.