Oh, ralentis ma main ! Pourquoi cette fringale ? J'ignore les sentiers où parfois tu t'en vas, Tu bâtis de mes mots un autre canevas Pour qu'un lecteur avide à mes vers se régale.
Tu te glisses partout en changeant de parcours, Aux sujets différents s'articule la rime, Tu peux choisir un port où mon âme s'arrime Et se délectera sur la plage aux amours.
Pour chercher le tempo, découvrir la cadence, Par le pouvoir des doigts, émérites valseurs, Tu fais chanter l'espoir en ces quatrains berceurs En prêtant à la plume envie ou confidence.
Tu fais couler le fleuve et déborder le flot De la mer inondant la ville ou le rivage, La vague emporte tout dans son brutal ravage Et ne lègue au futur qu'un malheureux sanglot.
Tu sais jouer du vent, de la brise et du charme Dans les moindres recoins, couchés dans un recueil... Et la mort se blottit tout au fond du cercueil, Guetteuse de la vie à son ultime larme.
Tu dévoiles mon coeur en vocable agressif Bien plus fort que la voix, dans les cris du silence, Et lorsqu'au parchemin la musique s'élance J'écoute dans ma tête un poème expressif.
Prends un peu de recul, un moment de détente, Laisse glisser la barque, image au fil de l'eau, Jette l'ordinateur, ton encre et le stylo... Mais tu n'en feras rien , car la muse te tente !