Tout change sur la terre avec le temps qui passe : Un enfant naît, grandit, s'éloigne du berceau, La source périclite, assèche le ruisseau, Et le désert s'étend, tel un sombre rapace !
Chaque océan s'emballe, un vent se fait plus fort, Prémices de fureur d'une ère climatique... Un cyclone tout proche ouvre un chemin critique Semé de désespoir, d'épouvante et de mort.
Combien de disparus au creux de la tempête, En fétus ballotés par tous ces flots mouvants ? Laissant dans les regards des êtres survivants La détresse et les cris que chaque instant répète.
Un volcan se réveille, éclate dans le ciel, Emportant un nuage à l'horizon, sans trêve, Sur le présent de l'homme ou le futur du rêve, Qu'il croyait enrobés de la douceur du miel.
La forêt se dépeuple au feu des incendies, Un intense brasier pour notre genre humain ! Que restera-t-il donc pour l'aube de demain, Serons-nous condamnés aux noires tragédies ?
On brûle les valeurs et la foi disparaît, Hier a fait surgir la peur, le fanatisme ! Le progrès se revêt d'étrange mimétisme, Assombrit l'avenir ou l'étouffe en secret !
Puisque le coeur est grand et l'âme vagabonde, Peut-on imaginer, dans le songe d'un soir, Voir venir la raison, se poser et s'asseoir, Pour peindre un arc-en-ciel sur le tableau du monde ?
