Je me souviens, parfois, lorsque j'étais enfant, De ces mots familiers éclairant chaque bouille... Du gamin très naïf qu'on appelait gribouille, En ce temps fabuleux, magique, ébouriffant !
Chacun, à sa manière, avançait triomphant, Sans connaître, en son coeur, abandon, carambouille ! Si, souvent, les repas sentaient soupe ou tambouille, L'air humait bon la vie, un peu moins étouffant.
Ma rue et les copains criaient d'indépendance... La guerre a répandu ces germes d'abondance Qui font mûrir, plus tard, les fruits de déraison.
En oubliant l'amour, le voisin, le partage, Se voile le soleil, s'assombrit l'horizon... Car trop de liberté prend la terre en otage !
