La mer, sous l'infini d'un ciel pur étoilé, S'éloigne dans le soir, alanguie ou sauvage, Dans sa robe d'écueils près des yeux du rivage Qu'une brume dépose au blond regard voilé.
Loin du lit de la terre, abandonnant le sable Quand la vague s'apaise et calme sa rumeur, Transparaît dans son chant le murmure endormeur, Un long sanglot d'amour, troublant, insaisissable.
Elle pense à la lune aimant trop le soleil Et qui ne vient pourtant jamais à sa rencontre, Pour offrir sa caresse et se blottir tout contre... Mais l'un veut des rayons lorsque l'autre a sommeil !
Car elle aime l'espace et sa voûte l'attire, Eternelle inconnue au profond firmament, Cherchant à lui lancer ses aveux, son tourment, Mais le flot ne sait pas et l'ignorant s'étire !
Du concert infernal, rire du vent moqueur, Ramenant le marin au port, à son épouse, La brise ne rapporte à la terre jalouse Qu'un souffle trop léger pour apaiser son coeur !