Ils avaient tous choisi de vivre et de mourir Dans un lieu reposant, la dernière retraite : L'EPADH, une demeure...accueillante et proprette, Où le temps révolu ne vous fait plus courir !
Chacun vivait heureux, recevant sa famille, S'occupant chaque jour et libre de son choix, Bien content du partage et d'entendre une voix, De taper la belote, un scrabble ou la manille !
Un personnel actif, toujours aux petits soins, Soulageait leurs douleurs, écoutant leur détresse... L'écartait d'un sourire, offrait une caresse, A l'écoute du coeur et ses moindres recoins.
Il a fallu qu'un monstre, un virus invisible Entre dans leur domaine...un sinistre étranger ! Pour perturber leur vie et venir abréger Ce bout de l'existence où tout semblait paisible.
Ainsi que tout un peuple, ils durent rester seuls, N'ayant plus auprès d'eux qu'un lit froid ou l'armoire, Et quelques souvenirs traînant dans la mémoire, Celle qui peut encore éloigner les linceuls !
Le plus dur à comprendre est la cruelle absence, La visite interdite aux amis, aux parents ! Le téléphone pleure en mots désespérants Et laisse chaque chambre à son profond silence !
Ils ne mouraient pas tous, beaucoup étaient atteints Par l'être abominable, une nouvelle peste... Et dans cette atmosphère, indicible et funeste, On ne pouvait compter les lumignons éteints !