Le chant de Nabucco résonne à mon oreille Lorsqu'un peuple soumis retrouve sa fierté... Il n'existe, à mes yeux, de valeur sans pareille Que cet homme qui pousse un cri de liberté !
Avec des coeurs battants, très fort, dans leurs poitrines, Ils ont tous abattu le mur monumental, Pour découvrir un rêve au seni de ces vitrines Que montrait, sans pudeur, un monde occidental.
Mais ils avaient le droit de croire en l'espérance, De songer qu'autrement existait un ailleurs, D'oublier la torture ou l'atroce souffrance, Et de croire au soleil des univers meilleurs.
Hélas ! touchez leurs mains et suivez la muraille Où marche leur détresse, esclave des non-dits... La barrière est fragile à ce temps qui déraille, On découvre l'enfer au lieu du paradis.
Aujourd'hui, tout est bon pour rester dans la course, On confond le bonheur, la vitesse et l'urgent ! Dans l'atmosphère, on sent le pouvoir de la bourse Qui dégage une odeur de pétrole et d'argent.
Voyez le béton, l'or, jusque dans la campagne, Qui repoussent la terre et tous les champs de blé... Les opulents crapauds grouillant dans le champagne, Le péril nucléaire en ce progrès cinglé !
Alors, frères humains, de L'Asie ou d'Afrique, Dites-vous : "plus jamais ces fers que nous brisons !" Et si vous conservez ces rêves d'Amérique, N'accrochez pas la vie aux barreaux des prisons !