Quand on est bien portant, tout paraît ridicule : On perd tous les plaisirs dans le confinement ! Pourtant, lorsque la mort vous frôle et vous bouscule, Vous la fuyez toujours avec acharnement !
J'ai perçu la camarde et vu passer son ombre Dans la nuit du néant, au lit de l'hôpital... Sans frapper à la porte, elle emportait en nombre Les jeunes et les vieux dans son butin fatal.
Je l'ai vue un matin, elle avait un sourire Et portait dans ses bras le corps de ce gamin ! J'ai trop mal aujourd'hui pour le penser, l'écrire... Son visage est toujours au bord de mon chemin !
Il avait l'espérance et ce désir de vivre, Son esprit l'a tenu jusqu'à l'ultime instant... Et son dernier bonheur, son âme dans un livre L'a porté dans le ciel, nouvel astre éclatant !
J'ai côtoyé souvent le docteur, l'infirmière, Ces étoiles qui font palpiter notre coeur, Allumant chaque jour l'espoir et la lumière Et nous aident parfois à sortir en vainqueur !
Le temps a défilé sur les ans du courage, J'ai changé de futur en quittant ma maison... Guidé par mon amour, la fureur et la rage, Le crayon a suivi le choix de la raison.
Et j'écoute, en ces jours, où tout est difficile ! On nous dit fermement "qu'il faut rester chez soi", Qu'on soit de la campagne ou de la grande ville, Le virus est partout et, de ce monde, un Roi !
Vous ne me voyez pas pour chanter dans la rue, Pardonnez, mes "Voisins" de cet endroit de Paix, Je vous verrai plus tard, tout après la décrue... Un regard vaut bien mieux que des remords épais !