J'avais vingt ans, c'était mon premier grand voyage, Qui m'emportait là-bas, au-delà de la mer ! Marseille et son Vieux Port soufflaient un vent amer A ceux dont l'inconnu guettait leur plus bel âge.
Toujours, au mois de mai, dans la douce saison, Le printemps se souvient de mon anniversaire ! En cadeau, cette année, offrit un adversaire Que l'on voulait" la France", au loin de ma maison.
Le nom" Ville d'Alger" désignait l'aventure Avec un paquetage, une arme, un coeur qui bat ! Des soldats équipés pour aller au combat Dans une guerre indigne où régnait la torture.
Après la traversée, un manque de sommeil, L'horizon découvrit la blancheur et le sable... Tout semblait merveilleux, troublant, insaisissable Où s'unissaient aux yeux la terre et le soleil.
Nous étions arrivés, conquérants d'Algérie ! Pour manger le couscous presque à tous nos repas... Montrer notre uniforme et puis marcher au pas, Etait-ce bien cela défendre la patrie ?
La vérité se cache au puits le plus profond ! Chaque jour qui passait nous léguait la souffrance, Le mépris et la peur étouffant l'espérance... L'amour n'existe plus lorsque tout se confond !
Il faut toujours du temps pour agir et comprendre Et des morts par milliers pour un accord de paix... Rien ne fut très certain pour sauver les aspects ! Deux peuples différents ont fini par s'entendre.
Nous sommes revenus avec moins de fierté, Laissant des souvenirs, des amis, la détresse... Pour retrouver la vie et sa tendre caresse, Heureux d'avoir rendu : honneur et liberté !