C’est jour de canicule en cette citadelle Je traque l’ombre, moi qui la fuis d’habitude J’ai le cerveau gazeux, l’esprit en hébétude Et je commence à voir ma peau qui se craquèle
Des femmes, jambes et ventres nus se pavanent Gloussant, désinvoltes dans la disharmonie Mais je n’ai que faire des bidoches sorties Captivé par la robe d’une musulmane
Je songe à la chaleur, redoublée, en-dessous Certain qu’elle doit suer trois fois plus que nous Et veux mourir noyer dans ses cuisses humides
Elle me dépasse, arrive au bout de la rue Et je sais que je ne la recroiserai plus Elle était la pluie suppliée d’un jour torride