Petit homme, écoute donc ce refrain, Il vient du rien, du tout, de ce que tu voudras bien :
Tend tes mains vers la pluie parfumée Laisse ta peau accueillir ses bijoux, Pleure sur son ineffable destiné Et console-toi de ton léger courroux.
Cueille donc cette précieuse azalée Qui gémit tant sous tes pieds. Fais-la renaître de ton geste, Redonne-lui toute sa beauté, ou rien qu’un reste.
Si tu peux encore petit homme, Lève les yeux vers le ciel moutonné, Sois ému de ce bleu dentelé Qui demain n’aura plus la même forme.
Offre à celle qui t’écoute La plus belle de tes fleurs, La plus secrète de tes heures, Sans conflits, ni rage, ni doutes.
Le temps n’est plus ennemi. Accorde quelques minutes au soleil couchant, Emplit de cette œuvre ton esprit, Sois généreux, fais grâce à ton sang.
Prend place enfin sur la pierre, Plonge tes pieds dans l’eau qui fourmille, Sourit au vent qui t’indiffère, Puis ressens ton âme qui scintille.
Sur les abords de ton chemin, Au bout duquel rien ne claironne, Poussent ces merveilleux petits riens. Arrête donc ta course, petit homme, Ton bonheur est là, sur les rives de ton destin.