Il y a vingt ans déjà, que j’ai abandonné, Par un matin glacé, un matin de novembre. Le pays que j’aimais, celui où je suis né. Le brouillard le cachait à ma désespérance, En guise d’au revoir, lui ai laissé mon âme. Car un jour je le sais, je viendrai la reprendre. Ce sera à nouveau comme une renaissance. Retrouver mes amis, tous mes copains d’enfance, Revoir avec émois, la grande haie de buis, Où j’ai connu un soir mon tout premier amour, Où son corps et mon corps enfin se sont unis. Ce soir où nos deux cœurs battaient à l’unisson Où l’ont s’étaient promis de s’aimer pour toujours Serment qui n’a duré que l’espace d’un jour. Contempler le printemps qui couronne les cimes De cette houle d’or des grands genêts en fleur Partout dans la vallée, les arbres refleurir En attendant l’été qui les surchargera De tous ces fruits dorés que le soleil parfume Et attendre l’automne aux si belles parures Qui annonce l’hiver, le givre, la froidure. Pousser de temps en temps la lourde porte noire Et venir sur la tombe aux murs de pierres grises Là où mon père dort, et avant lui son père Pouvoir lui dire enfin, me voila revenu. Je reviendrai souvent, je prendrai soin de tout. Je repeindrai la grille, il n’y aura plus de rouille. Tout sera comme avant, comme quand tu étais là Dans notre beau pays, je finirai ma vie Et quand viendra le jour où pour l’éternité, Je partirai aussi, j’irai à ta rencontre, C’est le cœur apaisé, sachant que maintenant, Bercé par mon pays, je dormirais chez nous.