Vos
poèmes

Dans la plus grande sylve du monde
Un arbre me cacha la forêt.
Un autre couché trouva sa tombe
Racines pourries de vétusté.

A chaque coup d’une cognée
Pleurait un troisième titan ;
Les abeilles sur lui accrochées
Sortirent défendre le géant.

Elles éloignèrent l’assassin
Qui, masqué, vint le lendemain
Et acheva son dur labeur
A grand coups de hache et de sueur.

Comme il ne fût pas agressé
Près de la souche restait dressé
Un frêle scion aux quelques feuilles
Qui de l’arbre portait le deuil.

Fils de celui qui décédait
Il prenait déjà le relais.
Ayant le temps à sa portée
Il aura des lianes pour flirter,

Un siècle pour se développer
Et dépasser la canopée
Soufflant l’oxygène de la vie
Aux bûcherons inassouvis.