Dans l’étrange, Mais sereine, Nature ange De l’Erèbe.
Tout est figé, Tout reste absent. Désert glacé Qui, lentement,
Encore en léthargie, Veut sortir du néant ; Laissant les Walkyries Qui gardaient son vivant.
La nature soudain éveillée Se dévoile enfin au grand jour. La rendant si émerveillée, Le soleil attend en retour
Sa douce alchimie mêlée d’ombres et de lumières, Qui oppose si bien le givre aux feuilles mortes. Ainsi situé dans le pâle ciel d’hiver, L’astre du jour s’enrichit de toutes les sortes
Par ces superbes couleurs qu’il rend irréelles En les réfléchissant sur une terre gelée. Même une nymphe ne peut faire choses si belles : La nature hivernale est son apogée.
Et puis l’horizon se teint de rose, L’astre brillant cède au crépuscule. S’opère alors une métamorphose Qui rend ce monde à l’image d’une bulle ;
Translucide comme le verre, Elle se pare de mille couleurs Se dégradant du rose au vert : Terre et ciel s’épousent sans heurts.
Et peu à peu vient l’ombre. Puis un souffle de vent Dans ces draperies sombres Rend l’alentour troublant.
Alors ce voile Là, se fissure Par les étoiles Du ciel si pur.